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Jean-Pierre Bocquet
8 mai 2009

Résistance

Vendredi 8 mai 2009. Cérémonies commémoratives. Dans les discours officiels, il est question de la barbarie nazie et de victoire des troupes alliées contre le nazisme… C’est en effet le seul sens de cette victoire et il était important de le rappeler.
Du coup, le mot « barbare » a ressurgi, comme il a ressurgi hier quand il a été question de suspendre le procès du gang des barbares et de Fofana.
Est évidemment barbare celui qui, délibérément, refuse de reconnaître et de respecter l’élémentaire dignité humaine d’autrui et qui, sciemment et parfois très rationnellement réifie son semblable ou le réduit à l’état d’animal. Ce fut le cas du régime nazi et de tous les tortionnaires qui le servirent, c’est semble-t-il le cas de Fofana qui, d’ailleurs, ne s’est pas attribué le titre par hasard.
Victor Hugo usait d’une formule implacable pour dénoncer cette propension à l’inhumain qui sommeille en chacun de nous : il disait que « la nature ébauche volontiers l’horrible » mais que « pour achever le monstre il faut l’homme ».
Et pour résister au monstre, il faut aussi l’homme. Cette nuit, j’ai rêvé entre autres d’un Kessel qui n’avait rien à voir avec Joseph. La scène se passait le soir dans les rues étroites et en pente d’une indéfinissable ville du Midi. Nous sortions du restaurant entre amis et je m’apercevais avec gêne que je portais deux chaussures dissemblables. Le Kessel en question descendait la rue derrière nous et avait dû s’en apercevoir… Ne cherchons pas de logique aux rêves. Toujours est-il que ce matin, la discussion engagée entre amis de chair et de sang cette fois-ci avait pour sujet le Chant des Partisans. 8 mai, mort de Maurice Druon, lien inconscient entre barbare et nazi, je ne saurais dire ce qui a déclenché un rêve que je me refuse à prétendre prémonitoire.
La stèle du monument aux morts baignait dans un parterre de pensées. C’est l’image que je veux retenir de ce 8 mai. Celle de ceux qui pensèrent à nous et auxquels nous pensons aujourd’hui. Ces fleurs me l’ont rappelé, l’homme ne vaut que dans son exigence de sacrifice pour l’autre, pour tous les autres.
Et les enfants des écoles qui ont interprété la Marseillaise et l’Hymne à la Joie se faisaient l’écho de la seule chaîne qui vaille, celle qui nous rend solidaires dans le temps et dans l’espace car, à l’instar d’un grand poète, nous n’accepterons jamais de n’être enchaînés que par ce (et ceux) que nous aimons…  

Chant des Partisans.

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