La bonne conscience et ses otages

Après la journée de la femme, voici que se profile la semaine de la francophonie et de la langue française, sur le thème de "Dis-moi dix mots"; dix mots sélectionnés, c'est plus prudent... Un jour ou une semaine pour satisfaire l'hypocrite bonne conscience. Tout cela me fait penser au "maître de céans" qui trompe allègrement et sans discontinuer "sa servante du seigneur" mais qui lui offre fleurs, bijou et dîner aux chandelles le jour de son anniversaire. Reine d'un jour, et encore! Tout cela me fait penser à celui qui vous tient la porte aujourd'hui, large sourire et courbette à l'appui, tout en sachant qu'il vous demandera sèchement demain de la prendre et de dégager. Tout cela me fait penser à celui que l'on accueillait en liesse le dimanche des rameaux avant de le liquider quelques jours plus tard...
Quant à moi, je vais sans doute prendre mon luth, me laisser prendre au mot par notre langue dans tous ses états, laisser vagabonder mes doigts sur le clavier d'ordinateur... avant que le français ne soit plus qu'une relique parmi d'autres, parmi toutes ces langues régionales ou nationales que l'impérialisme linguistique étrangle sans vergogne. Je tresserai ma farfelue couronne de fleurs et de mots avant que le NEWSPEAK ne fossoie complètement la langue d'Eluard et d'Aragon, de Brassens et de Brel...