Faux dévots ou les faussaires de la Foi.

Je viens d'être médaillé pour mon polar "Quai des cadavres". Une médaille censée m'éviter enfer et damnation. Je remercie l'âme attentionnée qui prend ainsi soin de ma destinée post-mortem mais je crois cependant Dieu qui sonde avec brio les reins et les cœurs capable de juger par lui-même de ce qu'il entend faire de ma besace sans recourir à des borgnes aigris, jaloux et oints d'un lâche anonymat.

Si encore le style du courrier avait égalé celui d'un célèbre évêque de Meaux - un certain Bossuet -, le sermon eût pu me plaire, mais une médaille accompagnée de niaiseries et de fadaises, c'est tout juste digne d'un demeuré...

J'ai donc reçu un courrier d'un mystérieux correspondant qui m'envoie un exemplaire de la médaille miraculeuse de Lourdes accompagné d'un historique de ses pouvoirs et de leur reconnaissance. No comment...

Mon expéditeur (mon directeur de conscience?) y adjoint un montage photocopié de recommandations à la brebis égarée que je suis, tombée sous la coupe d'une secte nocive.
Ce montage se réfère entre autres au concile de Latran, fort poussiéreux, ainsi qu'à une sélection de canons dont le dernier date de 1983. Il présente comme la Vérité un faisceau mensonger de billevesées ressassé en toute mauvaise foi. No comment.
Que sait de ma foi mon spécialiste du copié-collé? Rien...

Enfin!... Des billevesées pour Bill en cette période de Noël, c'est divertissant. On aurait pu y adjoindre quelques bulles d'excommunication dans un bock, histoire de faire un bock "Quai des cadavres" pour un bilboquet...

Plus sérieusement, je connais de nombreux catholiques qui prônent un Dieu d'amour et de lumière et qui le mettent en pratique dans le souci quotidien de leur prochain. C'est d'eux que je prends mes leçons à l'occasion mais sûrement pas de ceux qui voudraient m'en donner en s'accrochant à la lettre d'écrits plus que discutables.

Qu'on me laisse donc tâtonner puisque, comme le dit Victor Hugo, "chaque homme dans sa nuit s'en va vers sa lumière".

Je renvoie mon mystérieux correspondant à saint Paul qu'on ne saurait suspecter d'hérésie, de blasphème ni de satanisme et qui dit dans une épître: "La Lettre tue, seul l'Esprit vivifie."
Tout est dit dans sa formule...