SPES

SPES

Ce matin je ne vois, je ne vois ni Maurice,

Ni Léon, ni Guillaume et moi je me trimballe

Dans des tranchées d’écrans mais à l’abri des balles,

Crapahutant en livres, j’attends qu’ils me nourrissent.

Ah ! Qu’ils rêvaient de paix jusqu’au dernier supplice

Les poilus mutilés, ignorant les cabales

Des salauds à venir, de leurs légions tribales

Asservies aux nazis, et des putes milices.

C’est enclins qu’ils allaient sur le chemin des Dames

Au seul amour qui vaille et qu’oncques nul n’entame,

Celui qui tout rassemble, où chacun tend la main.

Humains qui vous aimez, contemplez Notre-Dame,

N’y cherchez pas la croix, où saignent tant de drames,

Unissez-y vos cœurs en vivants parchemins !