Film: Welcome
Mercredi 11 mars 2009: L'édition
du jour de La Voix Du Nord matraque de sa "une" à la page "cinéma"
en s'étalant en page régionale tout ce qu'il faudrait
savoir sur Welcome, le film de Philippe Lioret.
A chaque spectateur qui verra le
film parce qu'il se sent motivé par le sujet, le cinéma militant,
le jeu de Vincent Lindon ou une heureuse rencontre dans l'obscurité
d'une salle d'apprécier les qualités esthétiques et
la dimension artistique de Welcome.
Mais enfin, un thème crucial
et une mise en scène prenante n'autorisent pas pour autant un réalisateur
à tenir des propos excessifs.Parler de "rafles", de "Vichy", évoquer
Papon et déclarer péremptoire:"J'ai l'impression qu'on est
en 1943 et qu'on a planqué un Juif dans la cave" est-ce du militantisme
ou de la désinformation?
1943: nous n'étions pas
nés pour la plupart. La barbarie nazie relayée par la veulerie
ou la barbarie collabo fusillait, torturait, déportait, exterminait.
Nos historiens- révisionnistes exceptés- relatent, documents
à l'appui, l'horreur de l'impensable.
Mais aujourd'hui, où voit-on
en France le spectre de la torture, de l'extermination, les fusillades
et les trains en partance pour les camps de la mort? Que Philippe Lioret
réponde puisqu'il a la chance de pouvoir s'exprimer largement dans
les medias, de tenir des réunions et de compatir à la souffrance
des exclus tout en retrouvant discrètement son confort de privilégié.
Faut-il lui supposer d'autres soucis
que la cause tragique des migrants afghans quand son propos dérape?
Je n'ose croire qu'il s'agit là d'une technique éprouvée
et cynique pour assurer la promotion commerciale du film, j'espère
que non...et j'aimerais tant que les formules outrancières ne soient
que celles d'un écorché vif.Je n'accepte pourtant pas de
me faire manipuler par les mots aux relents sinistres d'un homme de cinéma
censé maîtriser la langue française.
Heureusement qu'il n'y a pas que
des voyeurs cupides ou des agitateurs politiques toujours prompts à
instrumentaliser la souffrance!
La vraie solidarité n'a
que faire de l'esbroufe...
Vendredi 13 mars: La radio me bassine
avec le Loto ou les enseignants-chercheurs payés tout en faisant
grève depuis 6 semaines.Ainsi va le monde en ces temps de crise;
tout le monde ne s'épuise pas le long des routes dans l'espoir d'une
terre promise et tout le monde n'attend pas le pactole miraculeux du Loto
pour passer à la caisse.